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Un jeune homme immature
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Un jeune homme immature
30 décembre 2008

La nana au chapeau

On est assis à une table dans un vieux rade à Brest. On sait pas quoi foutre de notre soirée, les pintes se succèdent, les conversations sont rares, on a tous les yeux rivés sur nos verres. Jim garde les mains serrées au manche de sa guitare comme si on allait lui la faucher. Stan a fini de rouler sa cigarette mais il la coincée entre ses lèvres et n'a pas l'air décidé à la fumer.
Un serveur en Tee-shirt moulant vient prendre les verres vides. Quand il repart, il jette un regard en coin sur Ray qui fait des bulles avec son malabar. Dans un coin du bar, une grande TV diffuse des clips de Gangsta rap
pourri où des nanas à moitié à poil frottent leurs petits cul contre de grosses bagnoles dans lesquelles des tas de muscles complètement débiles chantent en braquant des gros flingues vers la caméra. Je me réjouis que le son soit coupé.

Stan se lève sans rien dire.
"Tu vas où?" je demande.
Il ne répond pas alors je le suis. On monte à l'étage, Stan rentre dans les WC, je fais pareil, même si je n'ai aucune envie de pisser. Les chiottes sont étroites, y'a qu'un urinoir et une porte avec une petite pancarte, WC femmes. Sur la porte on peut lire des tas de conneries gravées, genre Tu suces? Beau gosse cherche bonasse pour plan cul Tu aimes la bitte? Appelles au 06******** Ta chatte! Tony+Jenny=Love.

Je m'appuie contre le mur et écoute Stan ouvrir sa braguette. Je commence à lire des articles de journaux anglais jaunis collés aux murs, mais un léger bruit retient mon attention. Je m'avance, colle mon oreille à la porte froide des chiottes féminines. Des bruits de fringues, des langues qui s'entremêlent, des respirations qui s'accélèrent. Après un moment, Stan commence enfin à pisser. L'urine ruisselle lentement le long de la cuvette. Je remarque que Stan a toujours sa cigarette au bec.
"Tu veux du feu?"
Stan tourne la tête.
"Ah t'es là toi?"
Il referme sa braguette, appuie sur la chasse d'eau, on sort des WC tandis que derrière la porte ça devient plus sérieux.
"Viens j'te paye une clope" Stan dit pendant qu'on descend les marches.
"Okay. Je commande deux pintes et j'te rejoins dehors."
Je m'accoude au comptoir.

"Tiens moi ça j'vais passer un coup de fil" me dis Jim en me tendant sa gratte.
J'empoigne la guitare et je regarde Jim se frayer un chemin pour sortir. J'appelle le serveur au Tee-shirt moulant mais il ne me voit pas.
A ma gauche, une nana coiffée d'un chapeau de Cow-boy me fixe depuis un bon moment. Je détourne le regard, fais semblant de m'intéresser au match de Rugby qui passe à la TV, mais une main me tape sur l'épaule. Je me retourne.
"Tu sais en jouer?" demande la nana au chapeau en regardant la guitare.
"Boaf ouai plus ou moins..." je réponds.
La nana me dévore des yeux, elle se rapproche de plus en plus, j'ai l'impression qu'elle va me sauter dessus.
"J'adore les mecs qui jouent de la guitare. Tu pourrais me jouer un truc?"
"Ben... on est dans un bar, y'a de la musique, tout ça. Et puis ça ferait chier les gens j'pense..."
"Mais non qu'est-ce que tu racontes?" dis la nana en se marrant. " Viens on va s'asseoir."

J'ai pas envie de la suivre mais elle m'attrape par la manche et m'entraîne sur une banquette. Elle fait signe au serveur qui accoure aussitôt.
"Deux vodka gimlet!" elle crie.
Le serveur s'en va.
"J'aime pas la vodka" je dis à la nana, mais elle ne m'entend pas. Elle fixe la TV derrière moi, en enroulant une mèche de cheveux autour de son doigt.
Je la regarde un moment, elle n'est pas trop mal après tout. Elle porte un soutien-gorge rouge qui dépasse légèrement de sa robe noire et une paire de bottes à franges plutôt sympathique. C'est le vernis mauve sur ses ongles qui me chiffonne un peu.
"C'est quoi ton nom?"
"Rachel" elle dit en m'adressant un énorme sourire qui découvre de grandes dents blanches. "Et toi?"
"Ron"
"J'te trouve très beau Ron"
"Merci"
"Un mec comme toi dois avoir une copine, j'me trompe?"
"Ouai..." je commence, et un serveur qui porte un Tee-shirt rayé à manches longues et une boucle d'oreille en or nous apporte nos verres de vodka gimlet.

"A la tienne Ron!" Rachel dit en faisant cogner son verre au mien, ce qui renverse un peu de vodka sur la table. Rachel éclate de rire.
"Qu'est-ce qu'il y a de drôle?"
"Donc t'as une copine..."
Je reste fixer un vieil alcoolique qui descend l'escalier en titubant, et je me demande où il peut bien habiter, s'il a une femme, des enfants, un travail; puis je baisse la tête vers mon verre de vodka.
"Nan" je finis par dire. "J'ai pas vraiment de régulière en ce moment."
"A ouai je vois" dis Rachel en riant. "T'es du genre à coucher à droite à gauche alors?"
"Hmm non pas vraiment..."
Jim arrive vers moi en courant. Il a l'air énervé.
"Ou est ma guitare?" il rugit.
"Ah oui merde, excuse moi Jim. Elle est là" je dis en la désignant du doigt.
Je l'avais oubliée contre le comptoir.
"Enfoiré on peut pas te faire confiance putain!" hurle Jim en empoignant sa gratte et il se remet à courir vers la sortie.
"Tu vas où?" je demande mais la porte se referme derrière lui.
Ray arrive à son tour.
"On va tous au port boire des bières, salut" il me dit, et il se casse.
"Mais merde, attendez!" je crie.

"Mon pauvre, ils te lâchent tous" me dit Rachel en posant une main sur ma cuisse.
Elle me passe l'autre main dans les cheveux et je me lève.
"Bon on se casse d'ici j'en ai ma claque"
Rachel se marre encore une fois. Elle commence à m'agacer à rire pour n'importe quoi.
"Okay! On va chez moi?" elle demande.
"Ouai" je marmonne, et on sort du rade en slalomant entre les gueules saoules qui braillent comme des malades parce que la France vient de perdre le match contre les Gallois.

Dans la rue, on se les gèle, alors je sautille d'une jambe à l'autre en me frottant les mains.
"Bon où est-ce que t'habites?"
"Suis moi" elle dit, et elle se met à courir comme une dingue.
J'ai du mal à la suivre, alors elle se retourne et me prend par la main. On court encore un peu et on arrive dans une petite rue. Je la reconnais, c'est là que j'ai garé ma bagnole.  On entre dans un immeuble, elle appelle l'ascenseur.
"Tu vis seule?"
"Nan j'ai un colloc' mais il est pas là ce soir."
L'ascenseur finit par arriver, on y entre, il nous monte au 4ème.
"J'adore mordre les fesses des filles" je dis soudain d'un air détaché.
Elle éclate de rire.

Son appart est sympa, assez spacieux, avec de grandes fenêtres, mais les draperies hippies qui pendent aux murs me dérangent. Je m'affale dans un fauteuil, débouche une bière que je trouve sur la table basse.
"Des potes vont passés tout à l'heure normalement" me dit Rachel de la cuisine.
"Ah bon..." je dis, pas très enjoué.
"Ouai, tu verras ils sont très chouettes. Y'aura ma meilleure amie."
Je me lève et fais le tour du salon à la recherche d'une chaîne hi-fi. Y'a des photos encadrées partout sur les meubles, avec des tronches de gens qui me semblent totalement inintéressant.
Je trouve enfin un lecteur cd par terre, je jette un oeil aux disques mais ne trouve rien de potable, excepté Amnesiak de Radiohead que j'insère immédiatement dans le poste. Je mets le volume à fond.
"Baisse un peu, les voisins sont chiants" me fait remarquer Rachel en entrant dans le salon.
J'obéis pendant qu'elle pose une bouteille de vodka, du jus d'orange, ainsi que quelques verres sur la table. On s'étale dans le canapé, Rachel fait le service.
"J'aime pas la vodka" je dis, mais on sonne à la porte alors Rachel se lève pour aller ouvrir.
Des voix retentissent dans l'entrée, des cris de filles surexcitées se rapprochent puis six personnes arrivent dans le salon. Je reconnais quelques types qu'il y a sur les photos.
Les gens s'asseyent un peu partout, Rachel commence à me présenter, mais je me concentre sur la voix de Thom Yorke qui entonne I Might Be Wrong alors je n'écoute pas ce qu'on me dit.
Les gens se mettent à discuter de choses inutiles, je me demande ce que je fous là.
"Tu fais quoi dans la vie?" me demande une fille pas très jolie.
"J'suis aux Beaux-Arts"
"Oh! Môssieur est aux Beaux-Ââârts!" rugit soudain une autre nana pour se foutre de ma gueule.
Toutes les filles se mettent à rire comme des connes.
"Récemment j'étais à une conférence sur le traitement des déchets" m'informe un type dont la tête est remplie d'énormes Dreadlocks ultra-laides. "Les gens se rendent pas compte que la planète va mal! Il est temps de réagir mon gars! Unissons nous les uns les autres et ça ira mieux!"
"Mais ouai carrément Bob!" intervient un autre type qui a la tête enroulé dans un gros foulard de touareg alors que le désert est à quelques milliers de kilomètres d'ici. "Respectons l'environnement et les animaux bon sang!"

Ces jeunes gens me donnent la gerbe alors je me lève en chopant une bière sur la table basse. Je me retrouve dans la cuisine a regarder par la fenêtre. Un lampadaire défectueux clignote dans la rue déserte, j'ouvre la vitre et jette ma bière vide vers l'immeuble d'en face. Je l'écoute rebondir contre un volet, elle éclate en bas sur le trottoir.
"J'te fais visiter?" me demande Rachel.
Je sursaute.
"Merde... J'savais pas que t'étais là..." je lâche sans me retourner.
"Tu t'fais chier, hein?"
Silence. Elle sors de la cuisine. Je me retourne, bondit dans le salon.
"J'veux bien voir ta chambre!" je m'exclame.
Les gens me jettent des regards douteux, les conversations s'arrêtent. Ces ahuris me mettent mal à l'aise, un cd de reggae pourri tourne a remplacé Amnesiak.
Rachel vient vers moi en riant, elle me prend par la main, je la suis dans le couloir.
"Vas-y, entre toujours. Je vais faire un tour dans la salle de bain" elle me dit en ouvrant la porte de sa chambre.
Je la regarde s'éloigner, puis j'entre. Je m'allonge sur le lit et pose ma veste à ses pieds. Le Che me fait face. Il regarde derrière moi alors je tourne la tête. Des photos collées à la patafix tapissent le mur. Je reconnais quelques débiles qui se trouvent actuellement dans le salon de Rachel. Sur certaines photos, elle est dans les bras d'un type qui semble être son copain.
Par terre près du radiateur un cendrier est renversé. La cendre s'est répandue sur la moquette. Des pantalons froissés sont étalés n'importe comment sur un pouf vert pomme; des Tee-shirt roulés en boule, des petites culottes et des chaussettes sales traînent un peu partout. Sur une commode, un gros ours en peluche amputé d'un bras et d'une oreille est assis près d'un réveil. La pauvre bête est éventrée, la mousse jaune dégueule d'une grosse entaille. Les tiroirs de la commode sont ouverts, débordants de fringues qui pendent lamentablement. Des bouquins sont jetés à droite à gauche. Ils sont tous de Marc Levy ou de Amélie Nothomb.
"Cette fille est une souillon. Je baise et je m'en vais" je pense à voix haute.
Une guitare sans cordes est calée dans un coin, elle est recouverte de mots écris au feutre, illisibles de là où je suis. Un miroir tâché de rouge à lèvre est posé à côté de la gratte.

La porte s'ouvre, Rachel entre. Elle s'est mouillée les cheveux, elle est vêtue d'un vieux Tee-shirt Mickey trop grand pour elle qui cache sa culotte. Rachel porte toujours son chapeau. Elle saute sur le lit, je me mets à genoux.
"C'est ton copain?" je lui demande en désignant les photos d'un hochement du menton.
Rachel me fixe droit dans les yeux alors je les baisse.
"Nan... c'est mon colocataire."
Elle se lève, éteint la lumière, remonte sur le lit. Le ciel est dégagé, la lune éclaire faiblement la chambre. Je distingue la silhouette de Rachel.
"Je peux te mordre les fesses?"  je demande.
Sans attendre de réponse, je me jette sur ma proie. Je soulève son Tee-shirt, ouvre grand la bouche et mords la fesse gauche de Rachel à pleines dents.
"Je ne sais pas si on devrait..."
"Quoi... qu'est-ce que tu racontes... c'est toi qui..." je bafouille en lâchant prise.
"Je sais... mais même. Demain matin tu vas te barrer sans dire un mot... on se reverra plus, je t'aurais juste servie de..."
J'attends la fin de sa phrase. Moment de silence. Elle renifle, me tourne le dos.
"Mais nan... Putain, t'es ridicule, c'est toi qui est venue vers moi... nan?" je finis par dire.
Silence. J'ai la gaule. Je retire mon jean, le balance en l'air, je m'allonge près de Rachel. A travers mon caleçon, je frotte ma queue contre son cul. Sa respiration s'intensifie.
"Bon d'accord, on le fait... mais va-y dépêche toi avant que mon excitation retombe..."
Elle s'allonge sur le dos, retire sa culotte. Je lui enlève son Tee-shirt, puis elle écarte les jambes.
"T'as ce qu'il faut au moins? Parce-que moi j'ai rien..."
Je bondis du lit,  trouve ma veste à tâtons, fouille dans toutes les poches. Je mets la main sur mon porte-feuille et je sors une capote.
"C'est bon" je dis en retirant mon caleçon.
Elle m'attend toujours les jambes écartées, je me retrouve à genoux face au vagin,  j'enfile la capote et entre à l'intérieur de Rachel.
Je suis ultra-excité, mes mouvements sont brusques.
"Tout doux Ron..." elle murmure. "On a le temps..."
J'ai juste le temps de faire quelques vas-et-viens, et la porte s'ouvre. Un type apparaît dans la lumière du couloir. Il se marre en nous voyant à poil sur le lit, puis claque la porte comme un malade. Les murs tremblent.
"Putain, c'était qui?"
"Mon coloc'... Merde, merde, merde..."
"Bah, on s'en branle... on continue allez..."
"Nan ça m'fais chier qu'il nous ait vu! En fait ça fait un moment qu'il est amoureux de moi... J'espère qu'il va pas péter sa crise..."

Le type martèle les murs du couloir en braillant.
"Mais merde! C'est qui cet enculé, putain d'merde! Meeeerde!"
Des hurlements dans la cuisine, des bruits de casseroles qui volent, de la vaisselle qui explose au plafond. Puis plus rien.
"Ah ben dis donc... J'crois bien qu'il l'a pété, sa crise..." je dis pendant que ma bite se ramolit.
J'ai plus aucune envie de baiser. Je descends du lit, Rachel allume la lumière.
"Fais chier il va m'faire la gueule maintenant!" elle crie.
"Fallais fermer ta porte à clée aussi... C'est malin... En plus il a tout gâché ce crétin!"
"Oh, c'est bon calme toi. Et comprend le, il est amoureux de moi, alors imagine... te voir sur moi, le cul à l'air..."
Je rassemble toutes mes affaires, ma queue ballote dans tous les sens. Rachel se lève à son tour. J'ai le temps d'observer ses petits seins, et elle enfile ce Tee-shirt trop grand pour elle.
"Je vais aux chiottes et voir où il est..." elle dit en ouvrant la porte.
Je me poste à la fenêtre. En face, quelqu'un regarde la télé, les lumières dansent sur les murs de son appartement.
Rachel réapparait à la porte.
"Il s'est endormi par terre dans la cuisine..."
"J'vais pisser" je dis en passant près d'elle sans la regarder.
"Moi j'ai sommeil, je dors" dit Rachel d'une voix sèche.

En regardant ma pisse couler dans la cuvette, je songe aux autres. Est-ce qu'ils sont toujours au port à boire des bières? Je tire la chasse et vais jeter un oeil dans la cuisine. Le collocataire est étalé sur le carrelage parmis les casseroles. Le frigo est ouvert, je l'atteins en évitant de me couper les pieds sur les morceaux d'assiète. Je termine une brique de jus d'orange et retourne dans la chambre. Quand j'entre, Rachel ronfle déjà. Les chiffres rouges du réveil digital m'indiquent qu'il est 4h13.
"Bonne nuit" je marmone.
J'embarque mes vêtements et ouvre la porte. En gardant la main sur la poignée, j'observe une dernière fois le Che qui regarde toujours au loin derrière moi. J'éteins la lumière.   

Je dévale les escaliers et arrive dans la rue à poil, les fringues en boule sous le bras. Ma voiture est garée au pied de l'immeuble alors je me grouille d'y pénétrer car il fait froid et ma bite rétrécit à vue d'oeil.

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